Poèmes d'octobre
LES MOTS CREUX
Parallèlisme saturé
Métal savoir des lignes, loin
Cassures vives creusées vaines
Glisse et se rit des profondeurs
Fatigue des mots trop soyeux
Habillés comme un carnaval
Je veux du lâche et du banal
Du piéton qui tord l’armistice
Vicissitudes ménagères
Sans prendre l’air
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QU’EST-CE QUE C’EST?
C’est tailler dans le vide du sujet
L’à peine perçu déballé dans le sac du temps
C’est la couleur d’un signe nu
Un-con-nu au polochon
C’est déjà fini dit l’arracheur de dents
Gris de l’aube lissant mes pluies
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Muscles d’abîme.
Alors on trompe son monde
Derrière les mensonges des mots, nulle lumière
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CIRCUIT FORTUIT
Des lamelles d’yeux venin chantant
Chemin plissant DECOUVE et crève
L’ancienne bulle
Les reines araignées sont mortes
Ils disent « c’est noir! » je ne crois pas
Moi je ne vois que la présence
Ca suffira
Pourquoi lustrer la peau du jour
L’urgence a fui !
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NAHASH
S’écaille d’automne.
Dieu comme une morsure au ventre - rythme du Ciel à trop savoir
Il trônera Néantissime à fleur de voir
Félicité d’ombre - silence - gravie de bleu et foutre non
Science du paon.
S’épanouirent des hasards cochés de vent
Mousse lumière en captation
Vague Russie compte les blancs
Et terminus tout le monde descend
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MANTRA
Si peu joué l’accord des cordes inconnues
D’accord pour les mantra
Eau ris tas d’âme aveu
Ma tonne va miel urine
D’accord pour les mantra
Et les conjugaisons d’être sans sainteté
Eau ris tas d’âme aveu
Ma tonne va miel urine
Missel des mots d’alcools évadés et conquis
Le corps une zèbrure éclatée d’infini
Ils disent « ce n’est pas vrai »
Ne savent pas leurs dieux
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FLAMME SORCIERE
Et criant d’outre-là
Se découvre le monde
Un vieux serpent visqueux de rosée mon silex
Sectionne nos aveux
Et la maison violée couronnée d’alphabets
L’ombre parfum des nuits amoureuse et cachée
Maquille d’équinoxe
Sans le poignard des eaux
Sans la sainte colère
Pouvons nous les charmer
Ces pierres au sang matin
D’astrale compagnie vitriol à mystères
Comparu édenté en ma flamme sorcière
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IN NOMINE PATRICE
Au nom du Père et des tonneaux de vin trop vieux
Et par la Croix ô Foudroyé! L’annonciation
Squelette pur à l’or massif des Cieux pommiers
L’automne meurt en wagon d’île assermenté
Point de souffrance! Il est aisé d’avoir vécu
D’avoir senti le gouffre chaud d’arboricoles
Pendaisons et d’un rêve amer enfin parti
Aux chemins creux les doigts priés de vitriol
Et la moisson les lunes vertes de caprices
En un printemps ont dévoré mon alchimie
Un néant tremblera aux portes de Patrice
Les feux d’hiver auront nourri Ton Paradis
Frat'er Isien
3 Octobre 2011